On vit tous, par moments, un sentiment de solitude, que l’on soit bien entouré, ou non. J’aimerais vous partager quelques-uns de mes apprentissages, lors de mes formations en psychologie sur la solitude.
On est fait pour la relation
Comme les loups, les lions, les siffleux, et tous les autres mammifères, l’être humain est fait pour être en relation, en groupe.
Bien que la société vante les mérites de vivre seul, de s’éloigner des gens «toxiques» de prendre du temps pour soi. Ce qui est vrai, en partie. Le plus fondamental, c’est les liens que nous créons avec les autres. C’est d’ailleurs plus important que la nourriture ! On le constate d’ailleurs lorsque qu’une personne vit une séparation amoureuse, ou un deuil, elle souffre au point de ne plus vouloir manger.
Même si la société nous dit qu’on peut tout faire par soi-même, et pour son propre bonheur. Il en reste que la clé du bonheur est de construire une vie relationnelle remplie. D’ailleurs, cette vie de relation, commence avec soi-même, pour ensuite s’ouvrir aux autres.
La solitude crée un stress
La solitude envoie un message au système nerveux central, lui indiquant qu’il a un besoin à répondre, celui de créer des liens avec les autres. C’est un besoin fondamental. S’il n’est pas répondu, cela crée un stress.
Plutôt que de répondre au vrai besoin de relation, plusieurs personnes se tournent vers une solution qui leur permettra de diminuer le stress. Ils vont alors manger plus, écouter plus la TV, boire plus, «gamer» plus, etc.
Les addictions deviennent alors un moyen de soulager le stress, et évacuer le sentiment de solitude.
Le dialogue intérieur est libérateur
Dans l’enfance, chaque fois qu’on a vécu une blessure, un traumatisme, cela vient créer une fragmentation de l’être et nous divise en plein de petits «moi» : un moi « gentil », un moi « frustré », un moi alcoolique, etc.
Par exemple, si on vous reprochait de faire trop de bruit, et de perturber le groupe. Vous êtes rentré dans le rang pour devenir un enfant sage. Alors, votre besoin d’attention ou de reconnaissance n’a jamais été totalement comblé.
Pour mieux entrer en dialogue avec soi-même, voici des questions importantes à ce poser :
Quelle est la partie de moi-même qui est passée sous silence ?
Quelle vulnérabilité est-ce que je cache ?
De quoi ai-je honte ?
Quel est le besoin que j’ai toujours sacrifié ?
Comment puis-je faire en sorte que cette partie de moi puisse à nouveau exister ?
Une fois qu’on répond de manière sincère à ces questions qui peuvent être douloureuses, et qu’on accueille ces parties de soi. Ensuite, une nouvelle porte s’ouvre à soi. Celle du pardon.
La réconciliation est essentielle à la relation
Plus on parvient à unifier les différentes parties de soi, même celles qui sont blessées, alors moins on ressent de solitude, et nos rapports aux autres seront ensuite facilités.
La partie souffrante en soi a besoin de faire la paix avec soi-même, en premier lieu, et avec les autres en deuxième lieu. Ces nouvelles étapes nous demandent de se réconcilier, avec son passé, sans toutefois accepter le mal qui a été fait. Seulement de reconnaître qu’il est là.
Ensuite, se réconcilier avec les autres, au fond de soi, est nécessaire pour construire de nouvelles relations.
Apprivoiser son côté obscure
Nos difficultés avec les autres sont le reflet de nos contradictions intérieures, nos ombres.
En prenant en compte ces contradictions intérieurs, en les acceptant et en les écoutant, on devient davantage en paix avec soi-même, et avec les gens qui nous entourent.
Carl Jung, médecin psychiatre du 20ᵉ siècle, utilisait la notion de l’ombre.
L’ombre représente ce qui a été refoulé par l’enfant par crainte d’être rejeté par les personnes importantes de sa vie : ses parents, ses éducateurs, etc. Elle se manifeste à travers les jugements, les rejets, les peurs, et sont à la base des préjugés sociaux. Ce sont les parties considérées comme et honteuses, et apeurantes.
Jung pensait qu’il est possible de pacifier cet univers caché et inquiétant, en allant à la rencontre de la part d’ombre qui est en soi, et en se réconciliant avec elle.
Ce chemin demande du courage.
Une fois que nous serons plus unifiés, le sentiment de solitude va s’estomper tranquillement, et un sentiment d’unité va alors se développer.
Ce processus va nous permettre de mieux entrer en relation avec les autres. De mieux s’aimer, et de mieux accepter les comportements des autres qui nous dérangeaient auparavant.
Car, le but principal n’est pas de rester seul, mais d’aller de l’avant, vers les autres, en paix avec soi-même.
J’ai écrit ces lignes en buvant un TANGO, qui me donnent un sentiment d’harmonie, et un sentiment d’union avec toi.